D’avides négociants
de Bordeaux ou de Nantes, en Afrique, achètent des hommes
Et, à
partir de Gorée, que deviennent-ils en somme ?
Ces
pauvres gens, travaillant dans les plantations de tabac ou de coton,
Des
indigents mal nourris et trop souvent fouettés : ce sont d’authentiques
esclaves
Qui se
retrouvent, le soir, enchaînés dans de véritables autoclaves.
Quand ils
rechignent à la tâche, les garde-chiourmes abusent du bâton ;
Si, un
jour, ils saisissent l’occasion de s’évader,
C’est aux
crocs des chiens féroces, qu’ils seront condamnés.
Tardivement,
Schoelcher abolit l’esclavage ;
La France
reconnaît que cet acte est sauvage
Et qu’il
mérite réparation ;
Ne serait-ce
que de leur manifester notre considération.
Quant à
ceux qui les traitent de négros,
Il n’y a
rien à faire ; ils fréquentent trop les bistrots.