Trois hommes ont marqué ma vie. D’abord mon père, adjudant-chef que j’ai vu pleurer le jour de la défaite de l’armée française en Indochine ; J’avais 11 ans. Sa réaction m’a fait prendre conscience
de ce que les Allemands appellent « das Vaterland », littéralement,
le pays de mon père. Et comme mon père était militaire, je le suis
devenu.
Ensuite, le lieutenant qui dirigeait la classe préparatoire au concours
d’entrée à Saint-Cyr, à l’École militaire d’Autun où j’étais élève. Il
m’a conforté dans ma conviction d’embrasser le métier des armes.
Enfin, le lieutenant-colonel Louis Bars, dont la carrière m’a impressionnée. Nous avons tellement de points communs, mais lui seul a connu la guerre et ses exigences comme la blessure qui faillit
le tuer.
J’espère que l’évocation de la vie de ce centenaire plaira aux jeunes
lecteurs et fera naître des vocations ; qu’ils sachent, alors, que ce
métier demande, parfois, le sacrifice de sa vie au profit de celle
de ses concitoyens ; mais qu’il demeure celui dont on garde les
meilleurs souvenirs et les plus fidèles compagnons d’armes